La récente proposition de loi visant à interdire l’exploitation minière du Bitcoin au Paraguay pourrait porter un coup dur à l’économie du pays, avec des pertes estimées à plus de 200 millions de dollars par an. Nous, chez cours-crypto.fr, nous penchons sur cette situation préoccupante qui menace non seulement l’industrie de la cryptomonnaie mais également l’équilibre économique paraguayen.
L’impact potentiel de l’interdiction sur l’économie
En tant que contributeurs majeurs à la balance commerciale du Paraguay, les mineurs de Bitcoin jouent un rôle essentiel dans l’économie du pays. Cependant, une interdiction totale, comme celle proposée le 4 avril dernier par les législateurs du pays, pourrait entraîner des conséquences économiques significatives. Les mines illégales sont accusées de voler de l’électricité et de perturber l’approvisionnement énergétique national. Si cette loi est adoptée, elle instaurerait une interdiction de 180 jours ou jusqu’à la mise en place de nouvelles réglementations assurant une fourniture suffisante d’énergie.
Nous observons qu’une telle mesure affecterait non seulement les opérations illégales mais aussi les mineurs légitimes qui représentent une part importante des revenus nationaux. Prenons pour exemple Hashlabs Mining, dont le co-fondateur Jaran Mellerud a mis en avant le fait que cette industrie pourrait rapporter au Paraguay plus de 200 millions de dollars annuellement, en se basant sur une consommation légale de 500 mégawatts.
La dimension économique du minage de Bitcoin au Paraguay
Le minage de Bitcoin a jusqu’à présent constitué une contribution positive non négligeable pour le Paraguay, un pays qui ne brille pas par sa grande population ni par son PIB imposant. Avec seulement 6,8 millions d’habitants et un PIB se situant au 94e rang mondial selon Worldometer, le minage représente un marché considérable pour la nation sud-américaine.
Les firmes actives dans ce secteur doivent actuellement obtenir une autorisation du Ministère de l’Industrie et du Commerce paraguayen. Une législation restrictive pourrait donc impacter des acteurs majeurs tels que Marathon Digital Holdings qui a commencé à déployer ses opérations autour du barrage hydroélectrique d’Itaipu en novembre dernier.
Les enjeux énergétiques liés au minage
Le barrage d’Itaipu est devenu un emplacement prisé pour le minage de par sa capacité à répondre aux besoins locaux en électricité et à générer un excédent exporté à bas prix vers le Brésil. Récemment, les mineurs de Bitcoin ont commencé à acheter cet excédent à des tarifs légèrement supérieurs, modifiant ainsi la dynamique économique. Néanmoins, les autorités rapportent 50 incidents liés aux interruptions d’alimentation électrique causées par des mineurs illégaux depuis février seulement.
L’Administration Nationale de l’Électricité estime que chaque opération minière illégale entraîne des dommages allant jusqu’à 94 900 dollars. Les pertes annuelles pourraient atteindre jusqu’à 60 millions de dollars dans la région d’Alto Paraná où se situe le barrage d’Itaipu. Mellerud reconnaît que ces opérations peuvent nuire au réseau si elles consomment trop d’électricité sur des lignes à basse tension.
Perspectives futures et leçons d’autres pays
Cette situation rappelle celle vécue au Kazakhstan il y a quelques années, où le gouvernement a finalement sévi contre l’industrie et expulsé les opérateurs miniers illégaux du pays. Mellerud avait précédemment indiqué que le Paraguay et l’Argentine pourraient accueillir une vague de mineurs américains cherchant à s’étendre ou même à migrer vers ces nations riches en énergie en raison des coûts électriques plus faibles.
Ce débat survient alors que les mineurs de Bitcoin se préparent pour le prochain événement “halving” prévu pour le 20 avril, qui réduira les récompenses des mineurs de 6,25 BTC (434 000 dollars) à 3,125 BTC (217 000 dollars).
En conclusion, il est clair que l’interdiction proposée pourrait avoir des répercussions graves sur l’économie paraguayenne et sur l’industrie mondiale du minage de cryptomonnaies. Il est primordial que les décideurs prennent en compte tous les aspects avant d’imposer des mesures aussi drastiques.