La blockchain Ethereum a connu une croissance fulgurante, avec un écosystème de plus en plus riche et diversifié. Aujourd’hui, on compte 44 réseaux de couche 2 (L2) actifs, contribuant à une valeur totale verrouillée (TVL) combinée de 36,92 milliards de dollars. Parmi eux, Arbitrum se distingue en première place avec un TVL de 14,5 milliards de dollars. Cependant, selon Kenny Li, cofondateur et directeur des opérations de Manta Pacific, seuls quelques-uns de ces réseaux L2 survivront au cours des cinq prochaines années.
Li soutient que seules les blockchains adoptant une approche “modulaire” auront une chance de perdurer. Des exemples tels que Manta, Celestia et Cosmos illustrent cette tendance. En revanche, certains critiques considèrent ce débat comme un simple coup de marketing, arguant que le succès d’un réseau n’a rien à voir avec son approche du développement et de la scalabilité.
Les “monolithes” BTC et ETH
Li compare l’afflux actuel de nouveaux réseaux L2 sur Ethereum aux “forks” passés des réseaux Bitcoin et Ethereum. Selon lui, aucun de ces forks n’a “survécu”. Il évoque Bitcoin Cash et BSV comme exemples où des changements mineurs ont été apportés à la technologie existante dans le but de créer quelque chose de “meilleur que Bitcoin”. Pourtant, aujourd’hui, seul Bitcoin demeure dominant. La même situation s’est produite avec Ethereum en 2016, lorsque des réseaux comme EOS et NEO ont tenté de se positionner en tant que “tueurs d’Ethereum”, offrant des environnements alternatifs à la machine virtuelle Ethereum (EVM), mais sans succès notable.
Le problème central avec tous ces forks était qu’ils étaient construits de manière “monolithique”, ne permettant pas l’intégration rapide et l’adoption de nouvelles technologies. Li prédit que la majorité des L2 actuels ne seront plus présents dans cinq ans.
Peut-être juste un “coup marketing”
Austin Federa, responsable stratégie à la Solana Foundation, remet en question le débat sur les termes “modulaires” vs “monolithiques”, qu’il décrit comme un coup marketing introduit par Celestia. Il conteste l’utilisation même du terme et affirme que la distinction entre les architectures modulaires d’Ethereum (qui s’appuient sur les L2 pour accomplir certaines tâches) et la nature monolithique d’autres réseaux comme Solana ou Avalanche est inutile.
Federa explique qu’un réseau monolithique est simplement une blockchain intégrée où toutes les tâches sont gérées en une seule couche, tandis que les réseaux “modulaires” ou “fragmentés” exécutent les mêmes fonctions sur plusieurs couches sans contribuer significativement au succès ou aux résultats d’un réseau donné. Il compare cette rhétorique à celle utilisée dans les débats politiques où les termes sont choisis pour orienter le discours plutôt que pour décrire précisément la réalité.
Finalement, Federa suggère que ces distinctions ne sont pas particulièrement utiles ni exactes pour comprendre ces systèmes. Ce sont simplement des choix d’architecture logicielle qui ne sont pas si différents au bout du compte.
En conclusion, nous constatons que dans l’univers dynamique des crypto-monnaies et des blockchains, les innovations technologiques ainsi que les stratégies marketing influencent profondément la survie et le succès des différents réseaux. Tandis que certains parient sur une approche modulaire pour assurer leur pérennité, d’autres remettent en question la pertinence même du débat entre modularité et monolithisme. Seul l’avenir nous dira quels réseaux L2 seront encore debout dans cinq ans.